Gites de France part à la conquête de la clientèle internationale
[Tour Hebdo, par Florence Brunel] : Web et participation à des salons étrangers sont les axes de développement choisis par l’association pour attirer de nouveaux marchés.
« Le tourisme collaboratif est à la mode mais Gites de France en fait depuis déjà 60 ans », a lancé Anne-Catherine Péchinot, directrice générale de Gites de France, en préambule à la présentation de la stratégie de l’association. Si la marque est bien connue des Français, qui représentent 87% de la clientèle, elle doit encore se faire mieux connaître à l’étranger.
Pour cela, l’association loi 1901 a commencé par créer des versions en langues étrangères de son site : il est désormais disponible en anglais, en allemand, en espagnol et en néerlandais. De nouvelles langues sont prévues dans un avenir proche. Parallèlement, Gites de France a développé des services de réservation capables de communiquer dans ces différentes langues. Depuis l’an dernier, le label a aussi décidé de participer à des salons à l’étranger, notamment à Bruxelles, Londres et Barcelone.
En revanche, il ne compte pas rouvrir de points de ventes à l’international ni conclure de partenariats avec des tour-opérateurs étrangers car « ces derniers sélectionnent les meilleurs hébergements pour les vendre mais ne communiquent pas sur la marque Gites de France ». La stratégie web (12 millions de visiteurs par an) et la participation aux salons étrangers semblent déjà porter leurs fruits puisque le volume d’affaires réalisé auprès de la clientèle étrangère a progressé de 50% au premier trimestre 2015 par rapport à la même période l’an dernier.
En avance pour 2015
Toutes clientèles confondues, le volume d’affaires a enregistré une hausse de 11,4% au premier trimestre 2015 pour atteindre 45,7 millions d’euros. Quant au carnet de commandes, il a aussi de quoi réjouir les membres du réseau : +8,46% à date versus 2014.
Autre axe de développement, les hébergements en ville que l’association regroupe dans une catégorie baptisée « City Break ». S’ils ne représentent actuellement que 18% des logements, leur nombre augmente rapidement. « Il y a deux ans, nous n’avions aucun hébergement à Paris et dans le petite couronne, aujourd’hui, nous en comptons 130 », précise la directrice générale.
Que ce soit en ville ou à la campagne, Gites de France veut continuer à développer son parc. Malgré un turn over important dû au départ en retraite de nombreux propriétaires, le parc Gites de France a progressé de 5% en dix ans, pour atteindre 60 000 hébergements dont 9690 chambres d’hôtes. Dans la même période, le label a accentué sa montée en gamme avec la création d’un cinquième épi en 2009. Désormais, 61,1% du parc est classé 3 épis ou plus et cette proportion grimpe à 79% pour les maisons d’hôtes.
Malgré cette montée en gamme, Gites de France a à cœur de continuer à proposer des prix accessibles. « Nos propriétaires ne sont pas du tout dans une logique de yield management. Ils sont nombreux à louer une partie de leur logement pour avoir un revenu complémentaire afin de pouvoir entretenir leur habitat, pour échanger et pour avoir l’impression de voyager sans bouger de chez eux », explique la directrice générale. En 2014, le prix moyen était de 443 € la semaine dans un gite pour 4 personnes et de 522 € en août. Des prix extrêmement compétitifs en effet.
A l’occasion de ses 60 ans, l’association a commandé une étude auprès de MKG Hospitality. Le cabinet a donc interrogé 2000 propriétaires Gites de France et 4000 clients. Il en est notamment ressorti que la saisonnalité était beaucoup plus marquée chez Gites de France que dans l’hôtellerie traditionnelle de province.
« En 2014, le taux d’occupation moyen a été de 40,9% mais de 77 % pendant l’été. Les deux premières semaines d’août, nous étions pleins et si nous avions eu 10 000 hébergements supplémentaires nous les aurions remplis aussi », rapporte Anne-Catherine Péchinot, concluant que Gites de France se positionne davantage comme en complément à l’hôtellerie traditionnelle pour faire face aux pics d’activité que comme un concurrent. Quant à Airbnb, ce n’est pas non plus un véritable concurrent selon la directrice générale : « On parle beaucoup d’Airbnb à Paris, beaucoup moins en région ».