Mont Blanc en mode « One Shot »
Le but est simple : faire l’ascension du Mont-blanc par la voie normale en « one shot », donc sans dormir en refuge ni prendre le train jusqu’au Nid d’Aigle. Départ donc de l’église des Houches et retour à l’église des Houches dans la même journée, soit plus de 4.000 de dénivelé et environ 35km.
Équipement
Nous partons en tenue d’alpinisme légère et chaussures de montagne avec dans le sac à dos casque et vêtement plus chaud pour se couvrir en altitude. Des crampons nous attendront au refuge du goûter.
Alimentation
Quelques barres dans le sac (merci Baouw), des compotes et de l’eau. Nous avons prévu de nous arrêter au retour pour manger dans un refuge.
Le jour J
Départ à 2 h du matin de l’église de Houches. Forcément cela pique un peu !
Nous adoptons un rythme régulier, à la lueur de la frontale, le silence de la nuit étant seulement entrecoupé par les violentes quintes de toux de Bruno.
A la cabane des Arandellys, Bruno, qui a une belle bronchite, décide de rebrousser chemin pour ne pas compromettre mes chances d’aller au sommet. C’est donc en duo que nous continuons tranquillement mais sûrement avec Alain. Au début de l’ascension vers le refuge de Tête rousse, nous sommes doublés par 2 cordées qui avancent à un rythme soutenu. Nous ne nous inquiétons pas et les laissons filer. Notre stratégie sera payante car nous arriverons 1 bonne heure avant eux au sommet !
Petite pause café à tête Rousse, je m’équipe du casque et nous continuons notre route vers le refuge du goûter.
Là, nous sommes dans le timing parfait : personne dans l’arête, les cordées du matin sont déjà passées (nous les doublerons sur l’arête des bosses), aucune chute de pierre dans le couloir…
Petite pause rapide pour prendre les crampons au refuge du goûter et nous poursuivons notre chemin dans des conditions de cinéma : personne, pas de vent, il fait bon.
Nous poursuivons sur un bon rythme et cramponnons près de l’abri Vallot. L’arête des bosses se passent bien.. c’est tellement beau que j’ai l’impression que notre ascension ne dure que quelques minutes.
Déjà le sommet- nous aurons mis 10h- et la encore, conditions idylliques. Nous ne sommes que quelques cordées, il fait beau. Nous pouvons profiter de la vue et du bonheur d’être sur le toit de l’Europe. J’ai une énorme pensée pour Bruno qui me manque et puis pour tous les enfants des Dunes D’espoir.
Nous redescendons rapidement jusqu’au goûter. J’ai encore du jus.. tout va bien.
La descente de l’arête confirme ma faiblesse dans les descentes un peu techniques. Je lis mal les trajectoires, hésite sur les passages. Bref, je perds un temps fou…
Pause repas qui fait du bien à tête rousse et nous nous retrouvons vite dans la descente vers les houches à partir de Mont Lachat.
J’ai l’impression que le temps tourne au ralenti : le chemin est interminable et n’en finit pas. Les chaussures de montagne font mal (c’est toujours le problème avec les chaussures de location) et les quadris tiraillent beaucoup. Alain aussi commence à trouver le temps long. J’essaye d’avoir des pensées positives mais cela devient compliqué. Heureusement, Bruno surgit au détour d’un chemin et nous tient compagnie durant la dernière 1/2 heure.
Nous atteignons enfin la voiture après 18heures d’effort.
Ce que j’en retire
D’un point de vue pratico pratique, qu’il va falloir que j’investisse dans des bonnes chaussures de rando. J’aurai perdu 4 ongles sur cette course avec les chaussures de location
Une immense joie d’être arrivée au sommet aussi facilement et d’avoir pu profiter de conditions magiques. C’était vraiment la course idéale ! et quelle vue merveilleuse ! J’y retournerai, cette foi-ci avec Bruno.
— Anne-Catehrine Péchinot