Comment progresser en descente dans les pierriers ?
Autant le dire en préambule, la descente ce n’est pas mon truc et les pierriers encore moins : ma bête noire !
J’ai lu des centaines d’articles donnant des conseils pour progresser : être en position d’attaque corps en avant, « pas de poids du corps dans les talons », « ne pas avoir peur de déraper », faire des petits pas dynamiques, porter son regard loin et ne pas baisser les yeux pour fixer devant ses pieds …
Tous ces conseils sont bien entendu les bons. Néanmoins, j’avais beau essayer de les suivre, pour moi rien n’y faisait ! Invariablement, les choses se déroulaient de la même manière : j’attaquais la descente pleine de bonnes résolutions, prenais une grande inspiration pour me donner du courage puis faisais 3 ou 4 petits pas dynamiques, dérapait sur le 5e (le tout accompagné d’un petit cri ridicule) et l’enfer arrivait … plus de confiance en moi, pétrifiée par la descente, chaque pas devenait difficile. Je me retrouvais complètement crispée, telle une boxeuse, soufflant pour me motiver, le regard baissé et me faisant invariablement dépasser par tout le peloton (Argh).
J’en parle à James Kaler, notre guide qui décide de m’emmener m’entraîner dans le fameux pierrier en dessous du col du rasoir (col de la Colombière près du Grand Bornand). Un lieu magnifique mais le pierrier est comment dire … impressionnant !
Autant dire que je n’en mène pas large quand il s’agit d’attaquer la descente !
James me demande alors de réaliser un exercice incongru : descendre avec la démarche de Groucho Marx c’est à dire avec le bassin légèrement en avant (« gros ventre ») et les bras faisant un mouvement de balancier tel un pantin désarticulé.
Sur le coup, je me demande si le soleil ne lui a pas tape sur la cabasse mais m’exécute. Et le miracle s’opère … Je me concentre sur mes bras, et ne pense plus à mes pieds, et petit à petit, mon haut du corps se relâche. Automatiquement, mes appuis deviennent plus sûrs et plus naturels.
Bien entendu, je ne dévale pas le pierrier comme un cabri mais je prends du plaisir à la descente et prend confiance en moi
James m’explique que cette technique est utilisée par les Navy Seals Américains et que des études ont montré que relâcher le haut du corps permet une meilleure stabilité dans ses appuis.
Conclusion :
Pour progresser il faut parfois (souvent) arrêter d’intellectualiser les mouvements et faire confiance à son corps. La descente est naturelle, déraper est naturel. C’est en se retenant que l’on se blesse. Faire des exercices incongrus permet de prendre conscience de tout cela.
Et si vous croisez une coureuse mimant Groucho Marx dans les pierriers, ne ricanez pas !