Découverte du ski de randonnée : ensemble on va beaucoup plus loin !
La réalisation d’un rêve d’enfance
J’avais longtemps rêvé de faire du ski de randonnée mais n’étais jamais passé à l’action. Difficile en effet quand vous partez au ski avec 4 enfants qu’il faut aider à chausser, tartiner de crème solaire, amener aux cours de ski, aller chercher aux cours de ski, aider à déchausser …
Donc quand Bruno, ex-chasseur Alpin, me propose un week end ski de randonnée et qui plus est avec Matthieu Navillod, je saute de joie à cette idée !
Je ne vais quand même pas laisser passer l’occasion d’un entraînement avec Bruno et d’un garçon qui saute 14 m de barre rocheuse et qui a été 6 ans en équipe de France de ski de bosses !
Les jours d’avant : le doute s’installe
Et puis petit à petit, le doute s’installe quand j’entends parler d’arva, de sac air bag, de pelles et de couteaux et de crampon à mettre sous le skis… Je me dis que j’ai surestimé mes capacités et que je ne serais jamais capable de faire tout cela, d’autant plus que cela fait 3 ans que je n’ai pas chaussé des skis ! donc c’est la boule au ventre que je monte dans le train direction Tignes.
Première journée : échauffement mon oeil : plus de 15 km et 1 000 D+ !
Prise en main du matériel, premières descentes sur piste pour que Mathieu jauge mon niveau de ski. Je reprends mes marques et assez vite le doute se dissipe.
Nous mettons les peaux et attaquons les premiers plateaux : on laisse glisser (talon pas pointe … Je l’entendrais souvent celle la) et tout se passe bien.
Tant et si bien que, dans l’enthousiasme général, ce n’est pas un petit échauffement que nous ferons mais 15 km de ski de randonné pour aller atteindre un col situé à 3 100 m d’altitude.
Un moment merveilleux, un immense plaisir pour tous les 3 mais une erreur de débutants : nous sommes partis quasi sans nourriture (1 barre par personne) et 1 bidon pour 3 ! La dernière partie de parcours se fera donc en hypo pour nous tous : Bruno a les quadri qui fument et pour ma part j’entame largement mon capital forme (on le verra le lendemain).
Deuxième journée : seuls au monde, la pointe de la Sana en ligne de mire !
Après un dîner pantagruélique et une bonne nuit de repos, nous nous retrouvons pour l’objectif de la seconde journée : l’ascension de la Pointe de la Sana en partant de Tignes et en faisant le tour du massif jusqu’à Val d’Isère.
Mes deux coequipiers ont bien récupéré et je suis pour ma part moins glorieuse avec des bleus très douloureux à l’avant des chevilles (mon manque de technique a laissé des traces).
Peu importe, le beau temps est au rendez-vous, nous avons cette fois ci prévu de l’eau et à manger. Encore une fois, le paysage est magique : silence de la montagne, traces de renards et même de loups. Nous sommes seuls au monde !
Nous enchainons les montées bien raides et les plateaux que Mathieu me vend comme étant « plats ».
Je suis très vite dans le dur, mais peu importe … D’abord mes équipiers, galants, font semblant de ne pas le remarquer (même si je les vois me surveiller du coin de l’oeil tandis que je serre les dents) et surtout je prends tellement de plaisir à être avec eux que je n’ai pas envie d’abandonner.
Avoir un bon guide c’est important et Mathieu Navillod est formidable. Il n’a pas son pareil pour trouver la « bonne trace » et donner le conseil technique qui fait du bien au moral. Et comme toujours Bruno est la pour m’encourager !
Néanmoins c’est dur. La fatigue aidant, ma technique est défaillante et les conversions sont difficiles. La neige est lourde et chaque pas devient plus douloureux que le précèdent, d’autant plus que j’ai désormais de grosses brûlures sur l’avant des chevilles.
Mais la récompense est là avec la pointe de la Sana (3 436 m d’altitude) : une vue magnifique et la fierté d’être allée jusqu’au bout de mes capacités !
La descente est difficile : 1h40 pour ce qui passe en 40 minutes dans de bonnes conditions d’enneigement. Nous aurons tous les types de neige, mais surtout de la bien lourde qui colle au ski et entame le physique … Bruno et moi chutons. Nous finirons même tous les 3 le dernier et interminable tronçon en chasse neige tellement les conditions sont mauvaises ! Et pour terminer, un bon bout de la piste de ski de fond de Val d’Isère … un vrai bonheur surtout avec des chaussures de ski de randonnée !
Au final une magnifique balade de 25 km avec 1 600 D+ encouragée par 2 magnifiques athlètes. Pour une première en ski de rando c’est une sacrée initiation !
Ensemble on va plus loin !
Ce week end a été une formidable expérience : la découverte d’un nouveau sport, de nouveaux paysages (Tignes), et aussi une rencontre humaine avec Mathieu Navillod, un champion simple et chaleureux.
Le sport, c’est le plaisir du partage : la joie d’être ensemble en haut du sommet et de se dire qu’on a réussi collectivement, super débutante et skieurs émérites !
Merci à Bruno et Mathieu pour ce moment incroyable !
La trace au format et le profil du parcours sont disponibles sur VisuGPX.com.